Extraits de l’article Matériel alternatif, recettes maison. Et si vous faisiez vos produits vous-même ?
Continuer la lecture de Le pastelliste Bernard COLLET teste des pastels tendres et pastels à l’huile
Extraits de l’article Matériel alternatif, recettes maison. Et si vous faisiez vos produits vous-même ?
Continuer la lecture de Le pastelliste Bernard COLLET teste des pastels tendres et pastels à l’huile
En Provence, Didier BOINNARD auparavant chimiste chez SENNELIER, a ouvert un atelier de fabrication de produits beaux-arts. « J’utilise des recettes trouvées dans des livres anciens sur les teintures » explique ce passionné qui réalise une partie de sa gamme avec des pigments naturels. Près d’Albi, là où Didier BOINNARD a établi son atelier, on est en train de retrouver un autre savoir-faire : une petite centaine d’hectares de guède – ou pastel -, une plante tinctoriale, est aujourd’hui cultivée. Cette plante avait fait la fortune de la région à la Renaissance, puis avait sombré dans l’oubli. « Aucun pigment chimique n’est parvenu à imiter cette couleur. La molécule est la même que l’indigo, mais celui-ci contient de l’indirubine, qui tend vers le rouge, alors que la partie jaune de la plante lui donne une touche de gris » explique Denise SIMEON-LAMBERT, co-fondatrice de la SARL Bleu de Pastel de Lectoure. Avec son mari, elle a consacré sa vie à faire renaître la guède. Pour elle, pas de doute : « Les couleurs chimiques sont plates, sans profondeur, elles n’ont pas d’âmes ». Actuellement la redécouverte des plantes tinctoriales n’est pas limitée à la guède. L’association Couleur Garance a mis sur pied un jardin conservatoire de plantes tinctoriales qui compte environ 300 espèces. Aux Pays-Bas, en Inde, dans d’autres pays encore, les cultures de telles plantes ont redémarré…
Fort de son expérience de chimiste chez SENNELIER, Didier BOINNARD s’est mis à réaliser artisanalement des produits beaux-arts. Il a implanté son atelier dans la région Midi-Pyrénées, où l’on cultive à nouveau la guède, une plante tinctoriale. Celle-ci fait partie des pigments naturels qu’il utilise et affectionne. « Ils donnent une transparence très intéressante qui permet de travailler la profondeur. En revanche, leur tenue à la lumière sera moins bonne que pour les pigments synthétiques. » Dans sa gamme d’encres et de pastels, Didier BOINNARD propose des couleurs spécifiques comme la laque de noyer et la laque de gaude pour les encres. Travaillant avec des techniques très traditionnelles, l’artisan ne s’interdit pas les pigments synthétiques pour élargir sa gamme. Mais il essaie d’éviter les mélanges. Il commercialise ses produits via différents canaux, y compris son site internet. Et il travaille aussi en direct avec les artistes…
Pratique des Arts n°110 juin- juillet 2013
Textes Anne Daubrée et Arnaud Dimberton
P46, 48
Extraits de l’article Matériel alternatif, recettes maison. Et si vous faisiez vos produits vous-même ?
Le vendredi 16 décembre 2011 s’est tenue la soirée de présentation du très beau livre « TARN ART DE VIVRE » dans les locaux du Conseil Général du Tarn.
Le Tarn a des airs de Provence, de Gascogne, d’Auvergne et même de Toscane dans ses paysages. Aux vignes de Gaillac des bords du Tarn répondent les mélèzes de la montagne Noire, Castres la protestante, Albi la catholique triophante. Ici tout est envoûtement et magnificence, avec la brique des villes du nord et la pierre blanche des villages du Ségala, la cordialité du Pays de Cocagne, le gigantesque Sidobre. S’y sont illustrés des hommes de renom, comme Lacordaire, Jaurès ou Toulouse-Lautrec. Pourtant, le Tarn est un dans son désir de séduire le visiteur attiré par un patrimoine historique récompensé par l’Unesco et d’offrir au Tarnais de coeur et d’adoption un art de vivre d’exception.
Journaliste, rédacteur en chef pendant rès de vingt ans dans la presse quotidienne régionale puis communicant aus services des collectivités et d’entreprises, Philippe OLLIVIER se passionne depuis toujours pour les technologies industrielles traditionnelles et les aventures humaines. Il a notamment publié « barrages du Massif Central » (Editions Privat).
Photographe indépendant, Alain BASCHENIS est spécialisé dans les reportages d’activité pleine nature , le tourisme et le patrimoine au sens large : paysage, architecture, gastronomie, hommes et savoir-faire. Il participe régulièrement a divers reportages pour Pyrénées Magazine et a déjà publié entre autres Pyrénées ariégeoises, un pays à vivre (Editiions Privat, 2009).
Le 28 mai 2011, dans la salle de la Mairie de REALMONT (81), a eu lieu l’oblitération 1er jour pour le timbre consacré au pastel des teinturiers. Le pastel a été choisi pour représenter un des de 10 timbres autocollants du collector « Midi-Pyrénées comme j’aime ».
Midi-Pyrénées ses paysages, entre reliefs escarpés et plaines arides, invitent à prendre la route sur les pas des pèlerins de Compostelelle.
Le saviez-vous ?
Au XVI ème siècle, le Pays de Cocagne devient le plus grand grenier à pastel d’Europe. Les drapiers s’arrachent le pigment bleu issu des feuilles de la plante de pastel et jusqu’à 40 000 t par an s’exportent vers l’Europe ou l’Orient.Le musée du château de MAGRIN en retrace l’histoire.
À l’occasion de la 20ème édition de la Fête de la Science, le département du Tarn est en fête du 12 au 16 octobre 2011.
L’opération Phare Midi-Pyrénées est le « Village des Sciences » sur la place du Vigan à ALBI, au total une quinzaine de sites du Tarn proposent des activités pour la Fête de la Science. Du jamais vu dans le département !
2011 est également l’année mondiale de la chimie, c’est donc l’occasion de prendre conscience de la place qu’elle occupe dans la vie de tous les jours, mais aussi dans la vie économique de notre département.
L’Artisan Pastellier a été invité a participé au « Village de la Science », et c’est toute l’équipe de l’Académie du Pastel qui est venu à son aide.
Merci à Michel COURTANT pour son aide au montage du stand.
« Le pastel des teinturiers »
Venez découvrir l’histoire, la fabrication et l’utilisation de la fameuse teinture bleue, grande tradition du Pays de Cocagne… Le pastel des teinturiers n’aura plus de secret pour vous !
Pour en savoir plus : www.artisanpastellier.com
L’Artisan Pastellier propose à sa clientèle une production originale et innovante à base de couleurs naturelles et à partir de recettes anciennes retrouvées et adaptées aux normes européennes. Notre vœu, depuis notre céation, a été de préserver l’authenticité et la qualité des produits pour qu’il reste un bel artisanat défendu par des passionnés.
En cliquant ici : Retrouver le reportage de la télévison internet demaintv.
Qui sommes-nous ?
L’Artisan Pastellier fabrique et teint artisanalement dans son atelier du « Pays de cocagne » à GRAULHET, il possède aussi une boutique située au cœur du vieil ALBY qui est la vitrine de l’entreprise. Il est constitué d’une équipe de trois personnes, Cathy JACOB à la vente à la boutique et Jean-Rémi HOT et Didier BOINNARD à la fabrication.
Qu’avons-nous fait ?
Le pastel des teinturiers (Isatis Tinctoria) est le produit référence et celui par lequel tout a commencé.
Le pastel donne aux étoffes des bleus authentiques et raffinés (petits articles, linge de maison, bijoux et vêtements en fibres naturelles). Avec son pigment bleu, voisin de l’indigo, nous fabriquons aussi de l’encre pour les Arts, de l’aquarelle extra-fine, une gamme de 7 pastels à l’huile et une gamme de 4 pastels tendres (aux noms évocateurs attribués par les Maîtres teinturiers du XVIIème siècle), de la peinture à l’huile extra-fine, de la cire à cacheter, des peintures pour la soie et pour les tissus, des peintures pochoirs. Le « bleu charrette » reprend vie grâce à une gamme de peinture « rustique » pour les huisseries et la décoration. Il donne un mariage parfait avec l’habitat ancien (enduit, pierre, brique) et est d’ailleurs prescrit par l’architecte des Bâtiments de France dans les secteurs protégés.
La communication s’est appuyée sur de nombreuses manifestations (salons, marchés, ..) et une participation active au tissu associatif albigeois.
Dans un deuxième temps nous avons développé les produits Beaux-arts, en élargissant fortement nos gammes de couleurs. Nous avons mis au point 4 séries d’encres de Calligraphie (les encres végétales à base d’extrait de plantes, les encres de calligraphie à la gomme laque et aux couleurs stables à la lumière, les encres pour l’enluminure véritable aquarelle liquide, et les encres transparentes traditionnelles utilisables en stylo plumes), les pastels à l’huile dont l’onctuosité est très appréciée, les cires à cacheter (20 couleurs), les aquarelles extra-fines au miel dont les véritables laques de rouge garance, de jaune de gaude, les peintures pour tissus, les pigments en pots et les liants prêts à l’emploi.
Notre savoir-faire en fabrication de couleurs pour artistes, nous a permis de devenir le sous-traitant de marques connues et de formuler des produits innovants adaptés à leurs demandes.
Que faisons-nous ?
Nous continuons d’étoffer notre catalogue de nouveautés pour offrir à notre clientèle un choix toujours plus grand. Toutefois, pour garder nos critères de qualité, et conserver le côté artisanal et authentique des produits, nous prenons le temps et le soin nécessaire à la formulation. Nos dernières nouveautés, une gamme d’une soixantaine de pastels tendres qui rencontre un excellent accueil auprès des pastellistes et une gamme de peintures écologiques pour la décoration intérieure. Cette gamme se décline en mate, satinée, brillante, lasure incolore et fixatif qui peuvent être teintée à l’aide de pigments naturels (ocres et terres), et logiquement comprend une peinture satinée et lasure au bleu de pastel.
Pour améliorer notre notoriété nous créons et fabriquons aujourd’hui des coffrets Beaux-arts personnalisés pour des musées tels que le musée TOULOUSE-LAUTREC et l’office de tourisme d’ALBI, le musée d’Art américain de GIVERNY.
Nous avons mis en ligne le site internet www.artisanpastellier.com pour mieux nous faire connaître et être plus convivial avec nos clients.
L’Artisan Pastellier propose à sa clientèle une production originale et innovante à base de couleurs naturelles dont des couleurs végétales largement utilisées dans le passé. En effet les couleurs synthétiques issues de la pétrochimie ne sont apparues qu’après 1850. Le pastel des teinturiers (Isatis Tinctoria) est le produit référence et celui par lequel tout a commencé.
Le pastel donne aux étoffes des bleus authentiques. Avec son pigment bleu, voisin de l’indigo, nous fabriquons aussi de l’encre pour les Arts, de l’aquarelle extra-fine, une gamme de 7 pastels à l’huile et une gamme de 4 pastels tendres, de la peinture à l’huile extra-fine, de la cire à cacheter, des peintures pour la soie et pour les tissus, des peintures pochoirs. Le « bleu charrette » reprend vie grâce à une gamme de peinture « rustique » pour les huisseries et la décoration. Le bleu du pastel donne un mariage parfait avec l’habitat ancien (enduit, pierre, brique) et est d’ailleurs prescrit par l’architecte des Bâtiments de France dans les secteurs protégés.
Le pastel des teinturiers (nom savant : Isatis Tinctoria), connu depuis le néolithique, débute son épopée mythique à la fin du XIIème siècle, dans le diocèse d’ALBI. Au XVIème siècle, le pastel est cultivé dans toute l’Europe car c’est la seule plante à donner une teinture bleue solide à la lumière et au lavage. Mais c’est dans l’albigeois et le Lauraguais (appelé Pays de cocagne) que la meilleure qualité de pastel est cultivée, ce qui crée une économie locale florissante et permet à quelques riches marchands d’accumuler d’immenses fortunes. Les feuilles de pastel, récoltées à la main, étaient lavées puis broyées à la meule pour donner une pâte (pasta en langue d’Oc d’où est tiré le nom pastel). Cette pâte de pastel était mise à égoutter sur des plans inclinés et à fermenter une quinzaine de jours, puis formé à la main en boules. Après deux ans de séchage ces boules de pastel appelées « cocas » étaient expédiées à l’étranger.
Le pastel était surtout réservé à la teinture des tissus. Avec le fond des cuves de teinture au pastel, on peignait en « bleu charrette » les cornes des vaches, les charrettes et les volets pour ses vertus répulsives (mouches et moustiques). Sous l’action de Colbert, les différentes corporations de métiers se donnèrent des règles, et les maîtres teinturiers pratiquant le « grand teint » fixèrent 13 nuances pour le bleu de pastel. En voici la liste, extraite du manuel « Secrets concernant les Arts et Métiers », Tome second, Bruxelles 1766, (du plus clair au plus foncé):
Bleu blanc, bleu naissant, bleu alazado, bleu mourant, bleu mignon, bleu céleste, bleu turquin, bleu de reine, bleu de roi, fleur de guesde, bleu pers, aldego et bleu d’enfer.
Le commerce du pastel s’effondre à la fin du XVIIème siècle à cause des guerres de religion, de mauvaises récoltes, des pratiques frauduleuses des marchands et de l’arrivée de l’indigo des colonies qui est plus simple d’emploi et moins onéreux. Sous Napoléon, un cours sursaut a lieu. La dernière récolte de pastel dans le TARN a lieu en 1883 et ce dernier disparaît totalement.
En 1977 à CORDES-SUR-CIEL, Gilbert DELAHAYE (expert, tisserand d’art et teinturier) et Jean-Claude SCHAEFFER réalisait la toute première et inaugurale extraction du pastel, retrouvant et relançant ainsi une alchimie perdue depuis près de deux siècle. A la même époque Patrice Georges RUFINO, journaliste et écrivain, crée le musée du pastel au château de MAGRIN et le circuit du pastel.
En 1995, Denise et Henri LAMBERT fonde la société BLEU DE LECTOURE et relance la culture du pastel, avec l’aide du CRITT agroressources dirigé par Gérard VILAREM et la CAPA coopérative ariégeoise dirigé par Jean-Michel LEOPOLD qui cultive le pastel et met ses moyens techniques en œuvre.
En 2000 à ALBI, capitale historique du commerce du pastel, Claire DELAHAYE (fille de Gilbert DELAHAYE) historienne de l’Art et Didier BOINNARD chimiste, réunissent connaissances et compétences, et fonde L’Artisan Pastellier SARL avec pour objectif de développer les couleurs naturelles. Claire DELAHAYE obtiendra les prix LAUREATES 2000 et MASTERS 2001 qui récompensent la création d’une entreprise innovante.
Enfin Nathalie JUIN et Carole GARCIA-HUC crée une gamme de produits de beauté sous la marque COCAGNE ET COMPAGNIE, qui connaît une belle réussite commerciale.
Bibliographie :
_G. DELAHAYE – Revue La Navette – Articles sur le pastel N° 2, 3, 4, 5 – 1977-78
_ P. G. RUFINO – Le Pastel Or bleu du Pays de Cocagne – Editions Daniel BRIAND
_S. BANESSY – Pastel – Editions TME
Les œuvres au pastel tendre sont composées d’innombrables et microscopiques grains de couleurs que sont les pigments. Le caractère poudreux de la technique du pastel tendre confère donc aux œuvres des qualités visuels de soyeux, de velouté et de fraîcheur des tons. Ce qui fait dire que le pastel tendre est un divin menteur. Mais en revanche ses grains peu liés sont un inconvénient pour la solidité de l’œuvre de pastel.
Le pastel une fois terminé doit être protégé, en particulier des chocs et des frottements préjudiciables. Les chocs peuvent faire sauter la poudre de pastel de son support et les frottements essuyer la poussière de pastel.
Si l’accroche du pastel n’est pas suffisante, par exemple parce que le support est trop lisse ou que le trait n’est pas suffisamment appuyé, un simple éternuement ou un souffle peut endommager l’œuvre en arrachant une grande quantité de poudre de pastel.
La technique du pastel tendre consiste le plus souvent à juxtaposer les couches de couleurs, il est alors impératif de fixer entre chaque couche pour améliorer la solidité de l’accroche et éviter de mélanger la couleur sur celle déjà appliquée. Il est possible de ne fixer qu’une partie du pastel en se servant d’un cache protecteur.
Les fixatifs de pastel du commerce sont bien adaptés. Les fixatifs du pastel du commerce sont composés d’une grande variété de résine. Pour le papier les fixatifs en solution organique à base de gomme laque, résine dammar, acétate de polyvinyle sont préférables. Pour un support toile les fixatifs en phase aqueuse (vinylique ou acrylique), plus souples, sont utilisables en cours de travail Il faut prévoir un temps de séchage après vaporisation.
Il est préférable de fixer la dernière couche de pastel tendre en vaporisant légèrement afin de modifier le moins possible les couleurs. Certains artistes vaporisent de la laque à cheveux qui selon eux modifie peu les tons du pastel (mais attention à la tenue et au risque de jaunissement à long terme).
Francis PRATT, pastelliste à Castelnau de Montmirail, renforce l’adhérence de la couche de pastel en entreposant ses pastels tendres à plat, dans un lieu humide (une cave humide par exemple), pendant une quinzaine de jours.
L’humidité redissout le petit peu de gomme ou liant que contiennent les pastels tendres, les grains de pigment s’agglomère ensemble et le pastel est plus solide même si il reste encore fragile. Il faut faire très attention au risque de moisissure.
Astuces :
N’oubliez pas de secouer de en temps votre feuille de travail pour la décharger de la poudre de pastel en excédant. Il est préférable lors de la fixation finale de vaporiser à plat les œuvres de pastel afin d’éviter le risque de coulures. La distance de vaporisation doit être à au moins 30 cm pour ne pas risquer de souffler la poudre de pastel. Lors de la vaporisation du pastel, il est impératif de donner un mouvement de balayage ou de huit au vaporisateur pour uniformiser le nuage de fixatif et ne pas mettre trop de fixatif sur un même endroit.
Modification de l’œuvre
La résine du fixatif se fixe sur la couche de pastel. Les grains de pigment ont alors leur indice de réfraction modifié. Le pastel paraît « mouillé », plus profond et plus vif, il y a perte du soyeux.
Glaçage, figeage de l’œuvre de pastel
Si la quantité de fixatif déposé sur le pastel est trop grande, l’épaisseur de fixatif risque de « vernir » l’œuvre. Le film de fixatif aura un effet néfaste sur la matité et le satiné du pastel, et conduira à la perte de la fraîcheur des tonalités. Le pastel perd ses caractéristiques et l’œuvre de pastel paraît glacée et figée.
Dégradation
L’utilisation d’un fixatif inapproprié, comme une solution trop riche ou une résine trop forte (trop dur, imperméable), risque de donner un film qui arrache la couche de pastel en tout ou partie.
Jusqu’à ce jour je n’ai pas entendu parler d’un fixatif parfait. Un bon fixatif apprécié par de nombreux pastelliste semble être le fixatif de Sennelier.
Ces 2 recettes sont tirées de la publication « Pratique des Arts N°47 pages 46 et 47.
Pour un support papier : un fixatif à la gomme dammar
Ingrédients et matériel
100 g d’alcool à 70°
3 g de gomme laque blanchie
2 g de résine dammar
Filtre à café
Remplissez un flacon avec l’alcool ménager et versez la gomme laque bien broyée, laissez dissoudre pendant 24 heures en secouant le flacon régulièrement. Puis versez la résine dammar bien broyée et laissez reposer pendant 48 heures. Filtrez, le fixatif est prêt.
Le moyen le plus simple pour appliquer le fixatif à pastel consiste à utiliser une soufflette à bouche. Procédez à 30 cm de la surface en balayant celle-ci de manière régulière, de gauche à droite et de haut en bas. Laissez sécher la première couche et vérifiez le résultat avec les doigts.
Pour un support toile : un fixatif vinylique
Ingrédients et matériel
20 g de liant acrylique ou vinylique
80 g d’eau distillée
Diluez le liant vinylique ou le liant acrylique avec l’eau distillée, remuez jusqu’ l’obtention d’une consistante bien liquide. C’est prêt.
Le moyen le plus simple pour appliquer le fixatif à pastel consiste à utiliser une soufflette à bouche. Sur la toile, qui absorbe moins bien le liquide, pulvérisez le fixatif de préférence à plat, afin d’éviter les coulures éventuelles. Laissez sécher au moins 20 minutes.
Dois-je, maintenant, dire un mot des fixatifs recommandés pour le pastel ? Ce sera vite fait en tout cas : ils sont tous détestables. Le meilleur procédé pour donner à l’œuvre la plus délicate une durée presque certaine est encore celui qui est employé par POINTELIN.
Il consiste à battre son pastel lorsqu’il est à l’état d’ébauche, à faire tomber tout ce qui peut tomber, puis à le reprendre par des touches larges et franches, à le rebattre encore presque terminer par des finesses et à raffermir le dessin, discrètement toujours, au moyen de crayons demi durs. On peut être sûr que, ces précautions prises, tout ce qui pouvait tomber étant tombé, le pastel peut voyager, recevoir des secousses, éprouver des trépidations, sans craindre de biens grands désastres.
Extrait d’une lettre du 2 mai 1890, de IWILL artiste peintre à Paris à Georges MEUSNIER expert auprès des tribunaux.
Durant toutes ces années, ce sont des milliers de dessin à la sanguine ou au lavis qui sont venus enrichir votre démarche de sculpteur. Comment s’est faite la rencontre avec le pastel ? Quel attrait a-t-il exercé sur vous ? : « Le pastel, ne comportant aucun véhicule, ne risque ni craquelures, ni jaunissement ; mais en revanche il est extrêmement fragile et le plus léger choc, un souffle même, suffit pour le détériorer. On peut pour le garantir, l’encadrer sous une vitre. Il vaut encore mieux le fixer par pulvérisation d’un liquide approprié ; mais malgré tout le soin que l’on prend, le pastel y perd une partie de sa fleur. Malgré sa fragilité, le pastel sera toujours employé, à cause de la fraîcheur de ses tons, qu’aucun autre procédé ne peut donner, et de la simplicité de son emploi.
Extrait de l’ouvrage de François TOSCA La peinture qu’est-ce que c’est ?
Il est préférable voir impératif de protéger les pastels en les encadrant pour les exposer. Les pastels peuvent être facilement abîmés par l’humidité, être touchés par des curieux, être frottés, etc. Le cadre protège efficacement le pastel des chocs. La fixation finale n’est pas nécessaire si on encadre le pastel sous verre.
Le pastel doit être éloigné du verre à l’aide d’une marie-louise (passe-partout) d’épaisseur au moins égale à 3 mm.
Dans le cas où le pastel ne serait pas fixé par peur de perdre l’effet velouté de l’œuvre de pastel, il y aura nécessité de placer une «marie-louise intercalaire » entre la pastel et la marie-louise pour que la poudre de pastel tendre qui va se détacher tombe entre les deux (un simple carton ondulé découpé un peu plus large que la marie-louise suffit).
La couleur de la marie-louise sera choisie avec soin pour mettre le pastel en valeur.
La vitre doit toujours être nettoyée avec un chiffon humide, pour éviter la formation et l’accumulation de charges électrostatiques qui attirerait la poudre de pastel sur la vitre.
Les verres organiques (polycarbonates, plexiglas) ne sont pas recommandés parce qu’ils sont fragiles à la rayures et sont plus facilement électrisables que le verre.
Les pastels doivent être stockés à l’abri de l’humidité.
En effet les supports papiers et la couche de pastel peuvent aisément moisir à la longue.
On peut stocker les pastels dans des cartons à dessin en prenant quelques précautions.
Lorsque l’on range les pastels il faut poser le carton à plat et empiler soigneusement les pastels un par un, si on enfonce verticalement les pastels entre d’autres pastels le frottement les détériorera.
Entre chaque pastel il faut mettre une feuille isolante de papier sulfurisé ou de papier glacé pour éviter que les pastels ne se salissent entre eux.
Ensuite le carton doit être refermé et soigneusement serré pour éviter que les pastels ne puissent pas bouger lors du transport.
Un carton peut contenir une vingtaine de pastels. Si on a besoin de plusieurs cartons pour stocker tous ses pastels on pourra placer ses cartons de préférence sur une chèvre.